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Projet en Bolivie : le modèle québécois continue d’inspirer

18 AVRIL 2016 - Le Cégep a accueilli en mars 2016 les directeurs de l’Instituto Tecnológico José Luis San Juan García, en formation au Québec pour poursuivre la création du programme de Mécatronique.

Dans le cadre du projet Éducation pour l’emploi (EPE)*, le cégep Édouard-Montpetit poursuit la mise en œuvre en Bolivie du nouveau programme de formation technique en mécatronique (l’automatisation), une spécialité de la mécanique industrielle. Développée en partenariat avec le cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, cette spécialisation, la première du genre à voir le jour en Bolivie sera implantée à l’Instituto Tecnológico José Luis San Juan García (ITJLSJG) de la ville de Tupiza, qui accueillera sa première cohorte en janvier 2017. 

 

Nouvelle étape 

Depuis avril 2015, plusieurs missions ont été réalisées par le Service du développement international du Cégep et son homologue de Saint-Jean. En mars 2016, le directeur général de l’ITJLSJG, Cecilio Pimentel Choque, et son directeur des études, René Copa Garcia, étaient de passage au Québec pour une formation visant à renforcer les capacités de gestion de leur équipe de direction. «Malgré l’ampleur de la tâche, on doit poursuivre le développement de l’Institut en se tournant vers l’avenir», précise M. Copa Garcia, témoin du décalage entre son établissement et ce qui se fait au Québec.Sur 123 établissements boliviens, sept instituts d’enseignement technique ont été sélectionnés dont le leur, pour moderniser la formation technique sur le plan technologique.

«La Bolivie se modernise, raconte M. Copa Garcia, les entreprises s’automatisent de plus en plus et ont besoin de techniciens qui connaissent la mécatronique». L’analyse de situation de travail, réalisée lors d’une précédente mission, a permis de cibler et de rencontrer les principaux employeurs des milieux industriels, agricoles et miniers. À la lumière de ces consultations, ils connaissent désormais leurs besoins, ce qu’ils pensent de la mécatronique, de quel type de technicien ils ont besoin et des compétences nécessaires pour leurs employés. «Un échange très positif, relate M. Pimentel Choque, qui a servi à valider et développer le nouveau programme; une formation collée à la réalité d’emploi» comme ils souhaitent l’offrir à leurs étudiants.

 

Les défis d’implantation d'un nouveau programme

Bien que l’établissement bénéficie d’une excellente réputation auprès des entreprises, l’implantation d’un tel projet présente de nombreux défis. Principalement, la nouvelle formation est basée sur l’approche par compétences. «On réalise en quoi cette approche est favorable, avance M. Pimentel Choque, car nous souhaitons que l’étudiant étudie dans un milieu qui reproduit ce qu’il verra en industrie». En Bolivie, le ratio étudiants/machine n’est pas le même qu’au Québec, or, l’éducation technique implique de pouvoir manipuler les appareils pour se familiariser et apprendre davantage.

Les moyens pour mettre en place des installations adéquates sont un enjeu de taille, mais les deux directeurs sont bien conscients du défi. «La nouvelle approche qui sera mise en place donne déjà de meilleurs résultats dans plusieurs pays comme la Colombie et le Mexique, ajoute M. Copa Garcia». Devant une telle opportunité d’avancement, les deux directeurs peuvent compter sur la collaboration de leurs enseignants. « Beaucoup de nos employés sont d’anciens étudiants qui ont à cœur de voir leur institut progresser avec cette spécialisation», précise M. Copa Garcia.

 

Un séjour formateur et inspirant

Visites d’entreprises automatisées, de cégeps et d’établissements de formation technique, formation de gestion et de développement d’un plan stratégique ont complété leur séjour au Québec. À l’issue de cette première visite, les deux collègues boliviens repartent avec une vision différente, des devoirs à faire et des objectifs précis. Parmi les choses qui les ont marqués, l’organisation. «Votre pays est très développé au plan de l’éducation pour donner des opportunités aux étudiants, constate M. Pimentel Choque. Le gouvernement appuie beaucoup la formation technique». Ils ont aussi été étonnés des lieux communs mis à la disposition des étudiants pour faciliter l’intégration des étudiants et les échanges avec leurs professeurs par exemple. «C’est fondamental et ça se doit d’exister», renchérit M. Copa Garcia.

Questionnés à savoir où ils se voient dans cinq ans, les deux directeurs sont conscients du travail à faire, mais confiants de pouvoir y arriver. «Si on met en place un cinquième de ce que l’on a vu ici, le programme d’alternance travail-études par exemple, l’informatisation du système d’admission, des horaires, la création de lieux de détente, d’études pour les étudiants, d’une grande bibliothèque; je crois que c’est possible, précise M. Pimentel Choque». M. Copa Garcia complète en précisant sa vision « On doit avoir des objectifs pour le bien de notre institution, de nos étudiants et rassembler tout le monde autour de ce grand projet. Nos étudiants se démarquent et excellent dans les concours. Notre réputation n’est plus à faire auprès des entreprises et toutes ces choses nous motivent à aller de l’avant avec le projet actuel».

 

Le projet en quelques mots

Amorcé en 2015, le projet EPE a pour objectifs de diminuer la pauvreté dans les pays en voie de développement en améliorant la formation technique, entre autres grâce à l’approche par compétences. Dans ce projet, Édouard-Montpetit coordonne le déroulement de toutes les activités déployées pendant deux ans. Son partenaire, le cégep de Saint-Jean, chapeaute quand à lui la création du contenu des cours de la nouvelle spécialisation en mécatronique, selon l’approche par compétences. L’École nationale d’aérotechnique collabore à l’occasion, pour ce qui est de la formation liée aux logiciels de dessin assisté par ordinateur. 

Avant l’arrivée des premiers étudiants, Édouard-Montpetit s’affairera à accomplir les prochaines étapes d’ici janvier 2017 : le développement de services complémentaires en formation continue, en insertion en stage et en emploi, en suivi des diplômés, ainsi que l’élaboration de plans et d’outils de communication pour le recrutement et la promotion pour susciter l’intérêt des jeunes filles pour un domaine traditionnellement masculin. Le développement d’un module de formation en entrepreneuriat fait aussi partie des responsabilités attribuées au Cégep dans les prochains mois.

 

*Financé par Affaires mondiales Canada et chapeauté par Collèges et instituts Canada (CICan)

  

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